Gaëlle Rouard

Cinéaste alchimiste spécialiste des précipités sur pelliculeargentique, elle vient nous montrer ses films en tripotant son projo.Jamais plus à l’aise que dans une chambre noire, la tête au dessusd’une bassine de bouillie bordelaise malaxant la pelloche, elle a mis aupoint plusieurs procédés de traitement. Elle développe également unjeu d’instrumentiste sur projecteur 16 mm au cours de ses participationsdans différents groupes d’improvisation et en solo.
A l’heure del’impression de ce programme, la liste des films proposés est incomplète,mais nous savons déjà : que nous allons traverser quelques facesfroides rocailleuses et pôle nord, quelques gros grains et d’autres plusfins, qu’un marin averti affronte campé sur ses 2 pieds, tout ça dans desbruits bien sonores et des silences qui tonnent. « Sonar avant toute !  » a-t’on pu en dire en cité ouvrière.

– Unter [2011 / 16 mm / 23’]
– La grande ruine 2 [2001-09 / 16 mm / 10’]
et d’autres films issus de son Juke Box

Sans-papiers, travail social & syndicalisme

Cette soirée sera l’occasion de s’interroger sur le rôle joué par les travailleurs/lleuses sociaux au travers de l’accueil des sans-papiers : est-ce devenir un relais d’une politique de discrimination ? Quelles réponses possibles pour ces travailleurs et travailleuses refusant d’endosser ce rôle ? Nous nous questionnerons aussi plus globalement sur le sens du travail social, ses contradictions, ses limites : contrôle social ou rôle d’émancipation ?
Cette discussion sera précédée de la diffusion du documentaire Les Arrivants de Claudine Bories et Patrice Chagnard [2010 / DVD / 113’].
Soirée programmée par le syndicat CNT santé-social.

Car vous avez soif de progrès

Deux soirées de démystification autours de l’industrie. Des balbutiements de la mécanisation du travail aux nouvelles technologies, le monde industriel opère sa propre destruction permanente, et la notre. Encore faut-il savoir le voir.
(En association avec le Syndicat Unifié du Bâtiment)

Vendredi 8 juin à 20h30
Schuss ! de Nicolas Rey
[France / 2005 / coul / 16 mm / 123’]
Un film qui écorche le mythe grenoblois, et nous rappelle, par un regard détaché et glacial, ce que la technique a fait de nos vallées, et donc de nous. (En présence du réalisateur)

Samedi 9 juin à 20h30
Kashima Paradise de Yann Le Masson & Bénie Deswarte
[Japon / 1973 / n&b / 107’]
Un film social et radical, qui ausculte lesrapports de force opposant offensives industrielles et luttes pour laterre. (En association avec le Syndicat Unifié du Bâtiment).
Projection de la pellicule restaurée 35 mm.

Carte blanche à Karim Moussaoui

Invités en tant que cinéastes et documentaristes, nous sommes partis en Algérie au mois de novembre 2011. Nous allions à Alger pour réfléchir et penser un projet de film collectif avec des algériens. Au cours de nos voyages nous avons rencontré Karim Moussaoui, réalisateur et programmateur. Il a fondé au début des années 2000 Chrysalide, un ciné-club itinérant à la programmation radicale dans le contexte du cinéma algérien. Pour prolonger cette rencontre, nous l’invitons au 102 proposer et commenter une programmation de films documentaires mettant en lumière certaines réalités de l’Algérie contemporaine.

« Dans l’Algérie des années 2000, les artistes sont confrontés à la difficulté de rendre compte à chaud d’un contexte social qu’ils vivent au quotidien. Comment répondre à une urgence de filmer quand les plaies sont encore ouvertes ? Comment trouver les moyens matériels et humains pour réaliser ? Est-il opportun, dans un tel contexte de s’interroger sur l’aboutissement d’une œuvre ? Enfin, comment de jeunes réalisateurs algériens nous parlent-ils de ce qui les préoccupe aujourd’hui ? » Karim Moussaoui

– J’ai habité l’absence deux fois de Drifa Mezenner [Algérie / 2011 / 20’]
« Quand la colère m’aura quitté, je raconterais… » dit le père a sa fille, réalisatrice. Frappé par l’exil de vingt ans du fils qui est aussi un frère, une famille de Kouba, dans la banlieue d’Alger raconte. A travers les silences, la parole ne suffit pourtant pas à exprimer la douleur. Cette histoire singulière, vécue à l’ombre de la décennie noire, où le manque et la tristesse deviennent des marqueurs identitaires, nous parle d’un pays, l’Algérie.

– Haçla (La clôture) de Tariq Tegiua [Algérie / 2006 / 24’]
À travers le cri de jeunes algérois vivant dans le renoncement, Haçla (la clôture) tente de donner à voir et à entendre, dans le labyrinthe d’impasses que constitue la ville d’Alger et ses environs, une société bloquée, refermée sur elle-même, où le cadre de la parole devient le seul espace de liberté individuelle. Le film est âpre, sans espoir, si ce n’est celui de la fuite.

– Harguine Harguine de Meriem Achour-Bouaakaz [Algérie-France / 2008 / 24’]
Pourquoi veulent-ils tous partir coûte que coûte, acceptant tous les risques, malgré les dangers qu’ils savent terribles? Qu’est-ce qui les pousse à fuir leur pays? Pourquoi sont-ils toujours plus nombreux à choisir cette voie? Récit de l’échec d’une fuite sur les lieux du départ. Fateh et ses compagnons racontent l’impossible exil.

Dans le cadre des 20 ans de Cinex

La CNT fait son cinéma : Notre santé n’est pas à vendre

Un film documentaire de l’ADCFA [1975-1976 / DVD / 52′]
Projection du film documentaire réalisé par l’Association dauphinoise de coopération franco-algérienne. Série de témoignages d’ouvriers maghrébins qui travaillent dans des usines, ateliers et chantiers du BTP de l’agglomération grenobloise. En arabe, traduit en français, filmé par des militant.e.s. Débat autour de la santé au travail : quand les capitalistes organisent le travail, la santé des travailleurs et travailleuses ne vaut rien. Trente ans après, malgré les apparences, rien n’a changé !

Magazine #11

Magazine est l’occasion de réunir une programmation de cinéma, complètement hétéroclite et en toute subjectivité, des films qu’on aime. Des films récents ou vieux, qu’on a vu ou pas, mais qu’on veut partager ensemble… Cinéma expérimental, cinéma du réel et pop corn.

Match de Yoann Demoz [France / 2012 / MiniDV / couleur / 7’]
Tour de main de Demis Herenger [France / 2011 / HD / couleur / 18’]
The act of seeing with one’s own eyes de Stan Brakhage [USA / 1971 / 16 mm / couleur / silencieux / 30’]
Two Times 4’33 de Manon de Boer [Pays-Bas / 2008 / 35mm / couleur / son / 10’]
Vakratunda Swaha de Ashish Avikunthak [Inde / 2010 / 35 mm / couleur-n&b / son / 22’]
+ Film surprise !

Festival de la Marionnette

Le 102 et le Festival de la Marionnette s’associent cette année encore pour vous proposer une soirée de cinéma et concert.

Baudruche [Concert spectacle]
Solo plein d’air à respirer avec les oreilles.

Un homme et des baudruches jouent avec la gravité. À la fois dompteuse et domptée, cette espèce de synesthète a de gros problèmes avec l’air. Ses ballons vivent, la suivent, grincent sous ses doigts, soufflent avec sa bouche et résonnent sous ses baguettes. Plutôt saxophoniste d’origine, Sébastien Coste, musicien très actif de la scène improvisée, s’est épris des ballons et des multiples jeux qu’ils lui donnent. Entre deux respirations, il réveille notre écoute au présent. Cet absurde théâtre musical, presque rond et plein de vides, devrait réoxygéner les poumons de tous âges.

Sébastien Coste : homme-baudruche
Jean-marc François : lumières

La galaxie de Norman McLaren [Cinéma]
Animation sans caméra, peinture animée, danses et pixillations.

Norman McLaren est une figure essentielle du cinéma d’animation. Poète manipulateur des sons et des couleurs, il fut un expérimentateur sans limites : son cinéma s’apparente, d’ailleurs, plus aux arts plastiques qu’au cinéma industriel. Il resta cependant attentif au public et réalisa toujours des films accessibles et très ludiques. Ce programme associe ses films célèbres à ceux moins connus de ses débuts. Nous y avons rajouté une petite perle d’Alexandre Alexeïeff, grand ami et inspirateur de McLaren.

Aymeric De Tapol / L’Interprétation

L’Interprétation de Ornamental Films [Suisse / 2011 / 16mm / couleur-n&b / 22’]
Mais Monsieur, ce n’était pas la peine de faire tout le tour de l’Europe pour revenir toujours au même point ! Il se déplace selon des cercles successifs pour être sûr de ne pas être suivi. Alors, il se retrouve dans son propre effet de sillage : turbulences, vibrations, de l’espace, du temps, de la lumière !

Road movie ou film d’espionnage, l’intrigue (plutôt l’énigme) se tisse sur la pellicule entre Berlin sous la neige et textures argentiques, entre une ruelle vénitienne et de l’inversible couleur, l’hôpital géant de Rotterdam et des images d’archive.

Aymeric de Tapol : musique électronique [Belgique]
Preneur de son et compositeur, Aymeric de Tapol a passé beaucoup de temps à enregistrer les orages, le vent, la pluie, le son des bourrasques climatiques pour réaliser le magnifique album « Static Islands » (Tsuku Boshi Record) où des paysages sonores minimalistes re-composent une cartographie organique. Aujourd’hui il évolue en milieu urbain, y révèle les espaces sonores, capte les ondes et les fantômes radiophoniques. Puis à partir ces sons il compose des « travellling music » ou des musiques de voyages pour films absents.

« Buvez toujours, vous ne mourrez jamais » Rabelais

Le 102 accueille l’association OVNIVINS pour une soirée rencontre-débat-flms-concerts.

Un vin naturel est un vin issu de raisins bio mûrs, vendangés à la main, pressés doucement et vinifiés sans intrants chimiques. Un vin politiquement incorrect pour des lendemains qui chantent. Les vignerons expérimentent et développent des principes en lien avec leurs propres convictions. Ils favorisent plutôt l’élan vital à la démarche préformatée vers laquelle chacun peut être tenté de glisser. Une philosophie de la vie.La découverte du vin naturel, comme la découverte des pratiques expérimentales artistiques (ici cinéma et musique), c’est oublier le formatage de la grammaire culturelle et réapprendre à regarder, à écouter, à goûter… à vivre.

Discussions et rencontres avec :

– Gilles Azzoni (vigneron en Ardèche – Mas de la Bégude, Le Raisin et l’Ange)
– Laurent Baraou (artisan caviste rural)
– Michel Tuz (« Les nouvelles couleurs du vin. Pour une approche dynamique des vins naturels », chez JPRocher édition)

Cinéma expérimental et écoutes sonores avec:
– Les Tournesols Colorés De Rose Lowder (1983 / 16mm / 3’)
– Wax Experiments de Oskar Fischinger (1923 / 16mm / 9’)
– Cruises de Cécile Fontaine (1989 / 16mm / 10’)
– Cinéma Art du “Mouvement” De Maurice Lemaître (1979 / 16 Mm / 4’)
– Stadt In Flammen de Schmelzdahin (1984 / 16mm / 5’)

Le vin naturel est à la vie ce que l’abstention est aux élections, une évidence.