Sudden Infant / Écoute la merde

Il y a un an, Joke Lanz nous cartoonait le tympan en improvisant avec ses platines, mais l’animal qui rugit depuis plus de 25 ans sur les différentes scènes impro/noises européennes sait aussi passer à l’écriture. Avec Alexandre Babel, batteur fracassant, ils vont nous jouer les comptines brutes et brutales de leur dernier album « Wölfli’s Nightmare », sorti sur le très bon label « garage-punk-rock » Voodoo Rhythm. Leur musique c’est du spoken word pour salon industiel-rock avec une batterie minimale-noise, le tout entouré de bizarreries électroniques-électrostatiques et autres puissances basiquement brutes pour résultat « rock-trance-punk-noise-spirit. Ce soir pour vous, des berceuses hypnotiques avec un gourou-noise enflé de poésie sonore hyper-physique et d’éclats bruitistes épileptiques——-enchevêtrement de micros contact—–boucles—cassettes—tourne-disques et déclamations vocales surhabitées.
Joke Lanz : voix, électronique, autres / Alexandre Babel : batterie

Et pour rendre tout cela encore plus incantatoire, Vivian Grezzini (Infected Fungus, Underground Pollution Records, Adolf Shitter) vient nous jouer « Écoute la merde », un projet présenté comme old school noise. Il y travaille le simple et le rudiment du bruit par la présence et le geste. Ne le quitte pas des yeux pendant un concert tout bascule en un instant. Performances exutoires de «replis autistiques, d’automutilations chroniques, d’asthénies induites par neuroleptiques, d’errances et de mises aux normes». La démarche noise de Grezzini s’étend de manière inédite à une dimension révolutionnaire en hôpital pour personnes à retards de développement mental sévère en leur organisant des concerts noises, grinds ou punks. Dans les dispositifs qu’il leur concocte, «[i]ls se sentent rassurés par cette masse sonore informe». Vous avez dit harsh noise thérapeutique ?
Vivian Grezzini : électronique, analogique, marteau

Pierre Berthet / Out of Violon

Génial inventeur sonore, le belge Pierre Berthet a su au fil des ans créer un univers sonore proprement hallucinant et inouï : détournement d’objets en tout genre, cuves, bidons, fils, cadres de pianos prolongés, gouttes d’eau, ressorts, haut-parleurs démembrés, etc… le tout, avec une attention au son de tout premier ordre. Il crée des paysages sonores minimalistes et complexes, porté par l’étonnement du son et de son récepteur l’oreille. «Quand on croit entendre un son, il est rare que ce n’en soit qu’un. Quand on prend le temps de l’écouter, on se rend compte qu’il est formé d’une multitude de sons superposés plus ou moins mouvants. Diverses questions viennent à se poser : ce que j’écoute est-il bien là ou est-ce moi qui l’invente ? Pourquoi est-ce-que j’entends ce son maintenant et pas avant ? Est-ce le son qui change ou la manière de l’écouter ? Ou les deux ? Où est la limite entre le monde extérieur et le monde intérieur, si il y en a une, et comment l’un nourrit-il l’autre ? » Séduis chez nos voisins de Pli par ses installations/performances en juillet 2014, nous l’accueillons avec enthousiasme en résidence pour un solo in situ, organique, végétal, vibratoire.
Pierre Berthet : chute de gouttes, agitation de plantes sèches, inversion d’aspirateur et autres bidouilles sonores

Out of Violin est un solo de violon acoustique sous forme de performance physique où Patricia Bosshard explore les diverses matières créées par le frottement des crins sur une corde. L’aspect gestuel a une grande importance dans la mesure où celui-ci peut guider le discours musical. Le geste répétitif est poussé aux limites physiques laissant ainsi apparaître des aspects du son inattendus voire insoupçonnés. Grâce aux divers micros placés sur l’instrument et à l’amplification poussée à ses limites (deux amplis derrière la violoniste), le son laisse entendre ce que l’on n’entendrait pas de manière acoustique.
Patricia Bosshard : cordes, archet, micros

Aude Romary & Jérôme Noetinger / Tripes et Poils

Aude Romary et Jérôme Noetinger ont fixé différents modes de liaisons et de jeux entre leurs instruments, soit le violoncelle d’une part et un dispositif électroacoustique (bande magnétique, micros, haut-parleurs…) de l’autre. Le micro ausculte le violoncelle qui sculpte l’air dans des battements diaphanes. L’instrument acoustique est étendu par des mini-haut-parleurs, des micros et des ressorts accrochés à même sa surface pour le transformer en caisse de résonance ou le faire entrer en vibration. Ses cordes deviennent des supports pour faire défiler la bande magnétique. Sans oublier une grande part d’improvisation.

Tripes et Poils, c’est le crin de cheval qui rencontre le boyau de mouton. Y sont expérimentées les forces de frottement transversales mais aussi longitudinales et torsionnelles ainsi que leurs agencements. Il y va de l’expérience combinatoire des paramètres qui mettent en relation la corde et le crin _ pression, inclinaison et vitesse d’archet _ et du travail de leur conjonction vibratoire. Et ce n’est pas par iconoclasme que les frottements proscrits ou au mieux tolérés chez les débutants _ surpressions, hauteurs non-fixes ou harmoniques doubles communément regroupées sous le nom de crin-crin _ sont accouchés, mais par la sincère et dévouée tentative de mettre bas méthodiquement. C’est une copulation ne l’oublions pas.
Prune Bécheau : violon baroque

http://vimeo.com/105279691
http://synchronies.net/#

Nature Boys (Kansas City US garage punk) / Les Profs de Skids (Fr surf punk)

Nature Boys ça joue vite, nerveux, viscéral, sale, ça chante, ça crie, c’est à la fois touchant et agressif comme un p’tit chien qui aboie quand on passe trop près de sa palissade. C’est peut-être la réminiscence du rock’n’roll… ou la mort définitive de celui-ci, qui sait.Après une très très longue période sans jouer à Grenoble, Les Profs de Skids feront leur come-back ce soir là avec un nouveau Prof à la basse et un set presque tout neuf, toujours plus éloigné des plages californiennes et plus proche de la noirceur hypnotique des montagnes glacées. 19h repas végan.

www.natureboysrocknroll.com
www.lustucrust.org/lesprofsdeskids

Malikah (Liban) / Deeb ( Égypte ) / Dj Sotusura (Palestine) + prog en construction

Les artistes du festival RévolusonR seront en résidence du 2 au 9 mai au 102. RévolusonR c’est le premier festival de Hip-Hop du monde arabe en France. C’est l’occasion de découvrir la scène bouillante du Levant mais aussi d’échanger sur les problématiques rencontrées par les artistes de ses lointains pays. Une semaine au 102, ponctuées par des rencontres, open-mic et qui se clôturera par un concert.
Ouverture à 19h.

http://www.revolusonr.com/

Femme / For every solution there is a problem

Femme [France]
Arno Bruil & Fusiller : dispositifs électro-acoustiques
Une forêt de composants électroniques martelés par des ongles de carbone. Voilà une anti-dance primaire ondulatoire – ici la fée – du flux, la vanne et toutes les contradictions possibles réfugiées sur un tapis de cuivre. À priori Femme qui vit dans une ruche sauvage de 2080 ne devrait pas vous faire oublier l’ordre chaotique des circuits imprimés. Cette musique fourmilière d’horlogerie d’électrons fera sans doute basculer votre bassin à la limite du dance floor et de la traque microscopique.
http://tanzprocesz.free.fr/home.htm
https://codexanimal.bandcamp.com/

Pali Meursault [France]
field recording, dispositif électro-acoustique
Ici, encore des insectes, alpins, là des japonais et puis des amazoniens qui côtoient sans broncher les magnétiques néons de nos supermarchés. Un dialogue imperceptible de sons mis en tympan par Pali Meursault qui filtre l’analogie, manipule et maltraite ses fields recording ainsi que son dispositif low cost. For every solution there is a problem est donc une rencontre entre le field recording et l’instrument, un jeu entre traces et événement ! Pali Meursault est par ailleurs activiste sonore au sein du collectif Ici Même et activateur du label Universinternational.
http://palimeursault.net/index12.html
http://www.icimeme.org//

Pryapisme / POM

« Pryapisme est un groupe au patronyme grotesque, à la musique incongrue et de toute évidence voué à un échec commercial et critique inexorable. » C’est aussi un orchestre sachant savamment mêler sauvagerie et précision, s’appropriant des styles différents, avec un petit fond métal et une bonne dose d’humour, ce qui ne se trouve pas sous le sabot d’un cheval (mais pourquoi pas à Clermont Ferrant !).Quoi de mieux pour une soirée éblouissante d’y ajouter POM, pour un joli bal décalé, un sympathique petit orchestre de Noise Rock dansante des Cévennes. Si vous aimez que la musique vous prenne à contre pied chaussez vos bottes et venez !

Father Murphy (occult psychedelia) / Konsstrukt : Rituel drone numéro 14

Father Murphy [Italie]
Troisième passage à Grenoble pour les fascinants italiens qui repartent sur les routes d’Europe pour défendre « Croce », cinquième album à venir en mars chez Flenser records. Articulé autour du symbole de la croix, navigant entre les idées de souffrance, sacrifice, fin, résurrection et oubli, un disque une nouvelle fois hypnotisant où les sons sont des ombres. Des atmosphères sombres, boueuses et tortueuses jaillissent des fulgurances pop lancinantes. Les voix entremêlées, fracas industriels, nappes ambiant, mélodies folk se succèdent au service d’un voyage intérieur initiatique.
http://fathermurphy.blogspot.fr/

https://fathermurphy.bandcamp.com/
http://youtu.be/U67aIQURcGQ

Konsstrukt : Rituel drone numéro 14 [France]
Christophe Siébert
Les romans et la poésie de Christophe Siébert sont empreints de réalisme critique, de violence, de gore, d’horreur sociale, de pornographie, de description naturaliste du quotidien, de métaphysique de comptoir, de féminisme et de postmarxisme. Son style évolue entre une écriture blanche inspirée par les fondateurs du roman noir américain (Hammet, Goodis, etc.), et un lyrisme inspiré par les écrivains français de la génération précédant la sienne (Despentes et Ravalec essentiellement). Selon ses propres termes, son travail relève d’un genre bâtard qu’il nomme : série Z existentielle. Son projet scénique « Rituel Drone » consiste à jouer de la musique drone (mélange de parties jouées en direct et de sons préparés). tout en lisant divers extraits de ses livres, prose et poésie, le tout étant assemblé et monté pour former un ensemble thématiquement cohérent. Cette lecture (soutenue par un jeu de lumière agressif et oppressant à base de stroboscopes), aura pour but de créer une atmosphère à la fois immersive et de malaise, quelque chose entre le bad trip, le rêve et le fil intime de la pensée qui, selon l’auteur, représente les meilleures conditions possibles pour accéder, si elle existe, à une vérité du texte.
http://konsstrukt.wix.com/christophe-siebert