La société contre l’État

“Quand, dans la société primitive, […] l’activitéde production devient travail aliéné, comptabiliséet imposé par ceux qui vont jouir des fruits de cetravail, c’est que la société n’est plus primitive ;c’est qu’elle est devenue une société diviséeen dominants et dominés, en maîtres et sujets ;c’est qu’elle a cessé d’exorciser ce qui est destinéà la tuer : le pouvoir et le respect du pouvoir”(Pierre Clastres, 1974)

Toute la journée : des tables de presse, distros,projections, concerts, bar, bouffe en soutien àtoutes les personnes réprimées par l’État ces derniersmois. Co-organisation CNT / Up the Punks.

Avec Altercado (HC-punk, Chili), Misa Histerica(HC-punk, Chili) et Plaine Crasse (Grenoble).

d’incise / Isabelle Duthoit

d’incise répète des fréquences limpides, des respirations/voix vibrantes et lancinantes nous invitant àexplorer le brouillard froid, calme et blanc, un voyagepar dessus des paysages fantomatiques intérieurs. Iltend à extraire les plus infi mes détails des éléments,apprécie la lenteur et les explorations obsessionnellesde processus simples. Il coordonne égalementle label Insub et l’Insub Meta Orchestra. Ce nouveausolo, tel qu’il le décrit : Recherche poétique entreobjets, instruments collectés et mémoires encodées,unissons et autres rapports et friction de hauteurs,chant de la vibration, auscultation microacoustique,fragile nouvelle musique ancienne. Minimal et épuré.

Isabelle Duthoit a développé une technique dechant singulier, qu’elle a creusé au Japon dan s lethéâtre Nô et Bunraku, pour en extirper un langaged’avant le langage, une voix profondément organiqueet primitive. Écouter Isabelle Duthoit, c’est fairel’expérience d’une voix qui ne dit rien mais qui actualisedes sensations premières liées au son, que l’onperçoit bien plus par notre peau que par nos oreilles.Oublions la mélopée et la ritournelle, oublions le belcanto et retrouvons la vérité singulière du souffl e,du bruissement, du chuchotement et du cri qui nousinvitent à une exploration musicale bien plus minéralequ’aérienne. (Lê Quan Ninh) Un solo sauvage ethabité qui se joue des limites du corps.

Cette soirée sera aussi la première ouverture del’installation de Marie Van Gysel, Trames peintes,Jeu de point de vue.

Rodolphe Loubatière / Nathalie Sandtorv / Ole Mojfell

La caisse claire est composée d’un fût qui peut être en bois, en 
aluminium, en acier ou en divers alliages à base de cuivre, de deux 
peaux (de frappe et de résonance), de parties métalliques fixes ou 
mobiles comme le timbre qui la différencie du tambour. Les peaux peuvent 
être d’origine animale ou synthétique. Le timbre est une sorte de petit 
rideau de fer fixé sous la caisse claire et qui est en contact avec la 
peau inférieure. C’est lui qui donne un son aigre et puissant. Il peut 
être désactivé à volonté via le déclencheur, qui l’éloigne de la peau. 
Le son de la caisse claire rappelle alors clairement le tambour 
militaire, assez simple et sourd.

La voix est l’ensemble des sons produits par le frottement de l’air des 
poumons sur les replis du larynx de l’être humain. La voix permet donc 
de parler, de crier et de chanter. De façon générale, la production de 
la voix peut être divisée en trois parties : les poumons, les cordes 
vocales et l’articulation. Les poumons doivent produire un flux d’air 
suffisant pour permettre la vibration des cordes vocales : cette 
vibration module très rapidement le débit (et la pression) d’air, ce qui 
est la source du son. Les muscles du larynx permettent d’ajuster la 
hauteur du son et dans une certaine mesure le timbre (contenu 
harmonique). La cavité buccale fournit l’articulation, à l’aide de la 
langue, du palais et des lèvres. Les cavités buccales et nasales 
altèrent le timbre de la voix et un peu la hauteur : elles favorisent 
certaines fréquences au détriment d’autres en fonction de leur forme et 
de leurs dimensions, et réagissent avec la cavité laryngée.

La batterie c’est comme la caisse claire mais avec plus de trucs.

Rodolphe Loubatière : caisse claire / solo

Nathalie Sandtorv : voix / solo / duo avec :

Ole Mojfell : batterie

Nia Fest

Avec la participation de la Patate Chaude et Madame Ruetabaga, en soutien au camp de la Bifurk.

Clara Clara (indie pop / Lyon)
le Chemin de la Honte (post punk / Drôme)
Taulard (synthpunk / Grenoble)
Metalking (el cino up your ears / Grenoble)
Tisiphone (no wave / Lyon)
Deri Në Golem / A Ten Year Winter (Toulouse)
Wernera Veranda (clown)
Piscine de gravats

resto vegan, bar et salon de thé.

Eric Brochard / Claire Bergerault / Fabrice Favriou

Une soirées de cordes et de souffle, avec trois solos acoustiques !

Eric Brochard est un de ces musiciens qui travaillent au corps leur instrument et continuent inlassablement de l’explorer. Comme si sa contrebasse devait parler sous l’assaut de ses doigts et révéler tout un monde d’histoires enfouies. Qu’il frotte, frappe, caresse, gifle ou pince les cordes, il parvient toujours à exhumer des sons bruts de décoffrage et dénués d’artifices. Et de cette étreinte tour à tour tendre et fiévreuse naît une sorte de langage animal, vierge, venu de la nuit des temps. En privilégiant l’écriture automatique du geste, les rythmes versatiles, les parties mélodiques griffées par des accidents de parcours, Eric Brochard confère à chacune de ses représentations un caractère cérémonieux et aléatoire en inventant une musique organique, en perpétuel mouvement. Une musique qui sonne comme une délivrance.
De la voix de Claire Bergerault, ne retenir que l’essentiel, le son premier, le son brut. Devenir un corps à cordes, résonnant, les étirer comme on bande un arc pour la première ou la dernière fois. L’accordéon est une autre voix, peut être la même, qui s’insinue, distord ou vient fusionner avec l’organique.
Batteur de formation et guitariste de déformation, Fabrice Favriou s’efforce aussi de ne pas savoir jouer convenablement de l’harmonium. Son travail consiste à développer des drones, la musique évolue d’elle-même en s’étirant, les fréquences jouées génèrent des ondulations. Le procédé est principalement basé sur des variations microtonales, exercées par des différences de pression d’air par le pompage, ou des fermetures de circuit d’air en enfonçant plus ou moins les touches du clavier. L’harmonium génère des sons étranges, qui font penser à des sons électroniques et l’on pourrait qualifier ceci de musique industrielle de chambre, pourtant entièrement acoustique.

Eric Brochard : contrebasse / Claire Bergerault : voix-accordéon / Fabrice Favriou : harmonium indien

Sudden Infant / Écoute la merde

Il y a un an, Joke Lanz nous cartoonait le tympan en improvisant avec ses platines, mais l’animal qui rugit depuis plus de 25 ans sur les différentes scènes impro/noises européennes sait aussi passer à l’écriture. Avec Alexandre Babel, batteur fracassant, ils vont nous jouer les comptines brutes et brutales de leur dernier album « Wölfli’s Nightmare », sorti sur le très bon label « garage-punk-rock » Voodoo Rhythm. Leur musique c’est du spoken word pour salon industiel-rock avec une batterie minimale-noise, le tout entouré de bizarreries électroniques-électrostatiques et autres puissances basiquement brutes pour résultat « rock-trance-punk-noise-spirit. Ce soir pour vous, des berceuses hypnotiques avec un gourou-noise enflé de poésie sonore hyper-physique et d’éclats bruitistes épileptiques——-enchevêtrement de micros contact—–boucles—cassettes—tourne-disques et déclamations vocales surhabitées.
Joke Lanz : voix, électronique, autres / Alexandre Babel : batterie

Et pour rendre tout cela encore plus incantatoire, Vivian Grezzini (Infected Fungus, Underground Pollution Records, Adolf Shitter) vient nous jouer « Écoute la merde », un projet présenté comme old school noise. Il y travaille le simple et le rudiment du bruit par la présence et le geste. Ne le quitte pas des yeux pendant un concert tout bascule en un instant. Performances exutoires de «replis autistiques, d’automutilations chroniques, d’asthénies induites par neuroleptiques, d’errances et de mises aux normes». La démarche noise de Grezzini s’étend de manière inédite à une dimension révolutionnaire en hôpital pour personnes à retards de développement mental sévère en leur organisant des concerts noises, grinds ou punks. Dans les dispositifs qu’il leur concocte, «[i]ls se sentent rassurés par cette masse sonore informe». Vous avez dit harsh noise thérapeutique ?
Vivian Grezzini : électronique, analogique, marteau

Pierre Berthet / Out of Violon

Génial inventeur sonore, le belge Pierre Berthet a su au fil des ans créer un univers sonore proprement hallucinant et inouï : détournement d’objets en tout genre, cuves, bidons, fils, cadres de pianos prolongés, gouttes d’eau, ressorts, haut-parleurs démembrés, etc… le tout, avec une attention au son de tout premier ordre. Il crée des paysages sonores minimalistes et complexes, porté par l’étonnement du son et de son récepteur l’oreille. «Quand on croit entendre un son, il est rare que ce n’en soit qu’un. Quand on prend le temps de l’écouter, on se rend compte qu’il est formé d’une multitude de sons superposés plus ou moins mouvants. Diverses questions viennent à se poser : ce que j’écoute est-il bien là ou est-ce moi qui l’invente ? Pourquoi est-ce-que j’entends ce son maintenant et pas avant ? Est-ce le son qui change ou la manière de l’écouter ? Ou les deux ? Où est la limite entre le monde extérieur et le monde intérieur, si il y en a une, et comment l’un nourrit-il l’autre ? » Séduis chez nos voisins de Pli par ses installations/performances en juillet 2014, nous l’accueillons avec enthousiasme en résidence pour un solo in situ, organique, végétal, vibratoire.
Pierre Berthet : chute de gouttes, agitation de plantes sèches, inversion d’aspirateur et autres bidouilles sonores

Out of Violin est un solo de violon acoustique sous forme de performance physique où Patricia Bosshard explore les diverses matières créées par le frottement des crins sur une corde. L’aspect gestuel a une grande importance dans la mesure où celui-ci peut guider le discours musical. Le geste répétitif est poussé aux limites physiques laissant ainsi apparaître des aspects du son inattendus voire insoupçonnés. Grâce aux divers micros placés sur l’instrument et à l’amplification poussée à ses limites (deux amplis derrière la violoniste), le son laisse entendre ce que l’on n’entendrait pas de manière acoustique.
Patricia Bosshard : cordes, archet, micros

Olivier Di Placido & Crank Sturgeon

Olivier Di Placido ne maltraite pas sa guitare, au contraire, il la bichonne en l’ornantde piles, de jacks, de fils et autres matériaux pour en développer toutes les possibilitésjusqu’aux plus cachées. De par son approche de la guitare préparée, il en vient à enjouer comme une platine vinyle, un synthétiseur ou un orchestre de gamelan.
Crank Sturgeon joue du masque et du costume, de la parole, de l’absurde, de laperformance, du son, du rouleau de scotch, de la boîte de conserve et d’autres objetsen tous genres, sonorisés par des micros contacts. Défiant l’espace et l’implicationde public, il possède une énergie scénique débordante à rendre jaloux un hamsterhyperactif drogué à la caféine.
Un duo nous promettant une belle soirée endiablée !

Olivier Di Placido : guitare préparée // Crank Sturgeon : micros contact + costume

Jealousy Party (It) / Pascal Battus & Dafne Vicente-Sandoval (Fr)

Duo berlinois de R&B abstraite. Collage brut de noise, d’improvisation, de funk, de rock,de dub et d’électronique. Et oui ça va danser ! Mais ça ne laissera ni répit, ni le temps dese poser sur un rythme bien cadencé.Jealousy Party c’est l’énergie indomptable duvocaliste Mat Pogo et de la platiniste Roberta WJM Andreucci dont on va pouvoirs’enduire lors du concert de ce duo qui peut se vanter de vingt années de complicité.
Roberta WJM Andreucci : platines // Mat Pogo : voix

Dafne Vicente-Sandoval et Pascal Battusimprovisent à partir de dispositifsinstrumentaux hétérogènes : un basson, des surfaces rotatives. Ils créent un espacesonore ouvert qui intègre indifféremment bruits et hauteurs. Au sein de cet espace,ils tracent des trajectoires indépendantes, qui parfois s’attirent pour former desémergences sonores : fusions contingentes de fréquences et de textures qui surgissentmomentanément. Naviguant entre acoustique et amplifié, ils explorent en quoi laprésence ou l’absence d’électricité détermine leur geste musical.
Dafne Vicente-Sandoval : basson // Pascal Battus Läng : surfaces rotatives

Dieb13 (At) / BRTH (Fr/Ch)

Comme cela arrive souvent au 102, Dieb13 arrivera tout droit de la Cave12 à Genève,où il jouera le 27. Le texte écrit pour l’occasion par nos amis genevois nous paraissantparfait, nous lui rendons hommage en en citant un morceau ici !
Le viennoisDieb13 déverse, à partir de trois tourne-disques manipulés, d’intenses, fortes,abrasives et englobantes couches sonores, faites de jonglage de parasites, aspérités,dérapages contrôlés, collages, et confrontations pour un résultat époustouflant. Uneintensément prenante et dense dérive sonore emplie d’événements droniques et detensions frictionnelles hautement maîtrisées.
Dieter Kovačič : platines

Michel Doneda et Antoine Längont fondé, en plus d’une approche singulière etun goût pour la déconstruction, une partie importante de leur travail sur le souffle,un opérateur essentiel dans l’utilisation de leurs instruments promu ici à une positionmusicale centrale, devenant l’élément à partir duquel se constitue un discours improvisébasé sur la richesse des textures sonores, avec une grande attention à la dynamique etau rythme de la respiration et aux nombreuses variations de la projection du son dansl’espace.
Michel Doneda : saxophone + radio // Antoine Läng : voix + porte-voix