PLANTES MORTES ET OBJETS VIVANTS – Pierre Berthet & Rie Nakajima

Boîtes à conserves, sifflets à roulettes, bols en porcelaine, amortisseurs de locomotives, couvercles de compresseur, balles de ping-pong, feuilles d’agave sèches, éponges, fils d’acier, branches, feuilles de papier, sachets en plastique, papiers d’argent, gants roses, piano, ballons, seaux, plumes, eau, cailloux, pots de fleurs, guitare, grelots végétaux de Paulonia, perles, bambous, bûches, os, pierres… 

Rie Nakajima et Pierre Berthet cherchent différentes façons de faire vibrer ces choses pour en faire résonner les ombres. Objets, avez-vous une âme ? En voici la preuve, et de toute beauté !

http://www.rienakajima.com/
http://pierre.berthet.be

Ouverture des portes à 19h30 (pour boire et manger)
Concert à 20h30

 

SÉBASTIEN BOUHANA + FABRIZIO BOZZI FENU

Dans la musique intimiste et organique de Sébastien Bouhana, la peau de la percussion prolonge l’organisme, les sens médiatisent et réalisent ce prolongement en donnant vie à des résonances inattendues et inouïes.
Une musique extrêmement sensuelle (« sensationnaliste » dirait Pessoa) et corporelle, sans aucun formalisme ni intellectualisme : une exploration guidée par le corps et les sens, un instant suspendu où le silence et les sons s’y côtoient.

 

Sébastien Bouhana : tambour, objets

https://soundcloud.com/sebouhana

 

 


La guitare préparée de Fabrizio Bozzi Fenu s’imprègne d’un imaginaire déstructuré par des manipulations successives, des techniques étendues, des bruits microscopiques et des traitements sonores subliminaux. La nature abstraite du timbre instrumental est induite par des fragments thématiques répétés, des sons persistants qui bourdonnent et se fondent, des glissements microtonaux : mémoire et écho de voix dépaysées.

 

Fabrizio Bozzi Fenu : guitare électrique préparée

https://fbfmuzik.bandcamp.com/album/santandr-a

 

 


Ouverture des portes à 19h30 (pour boire et manger)
Concert à 20h30

OBJET ORIENTÉ OBJET – Julien Clauss (objet son) & Olivier Perriquet (objet lumière)

Objet Orienté Objet est une performance sur dispositifs analogiques où trois platines et un ensemble de projecteurs sont manipulés en direct, pour produire des sons et des images à partir d’objets. Sur les platines, munies d’un laser qui fonctionne comme une tête de lecture et dont le signal est interprété par un synthétiseur modulaire, sont joués des objets.

Les instruments sont pensés pour y mettre les mains, les actions sont simples, les processus de jeu sont lisibles. Tout est à vue, la complexité visuelle et sonore émerge des objets et du jeu qui en est fait. Il s’opère comme une transmutation dont l’équation générale est celle-ci : la matière, prise dans une cinétique régulière, produit du temps et de l’espace.

Ouverture des portes à 19h30 (pour boire et manger)
Performance à 20h30

Nourris par les œuvres d’expanded cinema et l’art minimal des années 1960, et collaborant depuis une vingtaine d’années, Julien Clauss et Olivier Perriquet ont progressivement rendu poreuses leurs pratiques du son et de l’image, le premier étant appréhendé dans ses dimensions spatiales, le second pour ses qualités musicales. Poursuivant ce qui les touche dans les pratiques audio-visuelles des années 60 – le rapport direct au média, la simplicité apparente du résultat, le contraste entre la limpidité d’une situation ou d’un dispositif et l’émotion qu’il éveille – et baissant le « niveau de bruit » dans l’intelligibilité de leurs instruments et de leurs actions, les petites variations, les micro-modulations, et en définitive chacun de leurs choix deviennent apparents et importants. Les machines sont pensées pour y mettre les mains, c’est en ce sens qu’elles prennent à leurs yeux la fonction d’un instrument.

Dans des collaborations précédentes, leur référent commun était celui de la musique sur support, où les instruments étaient conçus pour lire des informations enregistrées (des samples, des films) et les jouer en les agençant par différents principes de filtrage, superposition, masquage, déformation etc.

Objet Orienté Objet se situe dans un « avant le cinéma », au moment historique où le cinéma n’est pas encore devenu une industrie, où le projecteur, la salle de cinéma, le rituel qui accompagne chaque projection, ne se sont pas encore standardisés en une forme niant l’espace car devenue banale et toujours identique. Travaillant au contraire en amont de la production de ces supports, Objet Orienté Objet fait disparaitre le principe même d’un enregistrement préalable à une diffusion. Les sources de lumière, mobiles, remplacent la caméra et produisent une image dont la diffusion est immédiate, faisant coïncider tout à la fois la caméra, le projecteur et l’espace de projection, d’une part, et le tournage et la projection d’autre part.

Des sources de lumière ponctuelles, de différentes puissances, omni-directionnelles ou focalisées, statiques ou mobiles, sont jouées simultanément, et révèlent les objets en les faisant exister à la taille de l’espace.

Partant d’objets dont les attributs (la couleur, la forme, la géométrie…) peuvent être immédiatement déchiffrés avec les yeux, c’est leur mise en mouvement qui fait naître une temporalité, un rythme. Ce rythme leur est externe, les objets n’en sont pas la source mais le butoir, la résistance, et confrontent de ce fait les phénomènes sonores et visuels qu’ils engendrent à la matérialité visible de leur présence. Les instruments qui génèrent le son et l’image sont à vue dès le départ et tout au long de la performance et les processus mis en jeu sont lisibles : tout est intelligible, décomposable par l’esprit, il se produit comme une arithmétique visuelle et sonore dont la complexité n’est ni un ajout, ni le résultat d’un processus qui serait caché dans les arcanes d’une « boite noire » mais émerge simplement des interférences entre des processus élémentaires, qui sont préalablement exposés au public. Celui-ci se retrouve au cœur du dispositif, partie intégrante de la projection.

Pascal Battus / Bertand Gauguet / Christophe Cardoen

Musicieninclassable, à l’affût de nouvelles matières sonores, Pascal Battus adéveloppé sa pratique instrumentale autour de ce qu’il nomme la guitareenvironnée (une guitare électrique sur une table accompagnée d’objetsdivers) et aujourd’hui le pick-up (y comprendre le micro sans laguitare qui va autour…) Sa collaboration avec Bertrand Gauguet(saxophones) débute au sein du groupe Po-Go (avec Frédéric Blondy etDan Warburton), depuis 2000. Toujours impliqués au cœur même del’improvisation, les deux musiciens produisent et ouvrent des espacesacoustiques de frottements, de battements ; jouent sur une largepalette de fréquences allant du silence au crissement, dansl’effleurement et la tenue de dynamiques sonores destinées à une écoutede proximité.
Cette fois-ci, avec Christophe Cardoen, constructeur(entre autre) de machines et bricoleur multicartes, ils sculptentvéritablement l’obscurité, strient l’espace de mouvements de lumièreshypnotiques et de sons magnétiques.


Radio-morts par Jean-Marcel Busson

N’importe quel dispositif électronique peut capter les transmissions radios de n’importe quel passant.
N’importe quel corps électromagnétique peut communiquer avec des magnétophones ou n’importe quel objet similaire.
Laflêche joue de la guitare avec du delay alors que S.N. Jusbec a un dispositif électronique.


Arnaud Rivière / Napalm Jazz

Né il y a 10 ans à Québec, le trio issu du projet radiophonique hebdomadaire du même nom, est composé de Philémon et de morceaux_de_machines (a_dontigny et Érick d’Orion).
Le collectif québécois se salit les mains avec ses approches non orthodoxes de la musique improvisée. Free jazz, musique concrète, noise, hip-hop, électroacoustique : les sources audio sont multiples et évocatrices dans les fresques sonores maximalistes à vélocité extrême que le trio réussit à faire naître.
Avec une complicité et une amitié fraternelle, les trois québécois font exploser les dogmes de la création musicale dans la joie et le bonheur ! Une approche rabelaisienne de l’improvisation ? Oui, sans aucun doutes.

Arnaud Rivère ?! …
Trafficage au rayon bricolant : tiges de ferraille dans la table de mixage, pas forcément filetées et pinces croco multicolores, ça rentre la sortie dedans.
C’est pas du tout fait pour, mais ça n’empêche.
Un électrophone, plutôt plastique, vive l’explosif, mais renforcé pour encaisser
Tant que ça tient !
Pas forcément des disques et même certains en métal, et d’autres. Au contraire des capteurs aussi qui se collent là où ils tombent, ou pas, pas toujours.
Sur et avec des ressorts, en revanche.
Bref, sinon, feedbackophile non repenti mais avec les mains, Arnaud Rivière se débrouille avec l’accident et le virage.
Enfin, pour être franc, ça dépend des jours.