Jean-François Sabouret écrivait dans son introduction à l’ouvrage collectif “Japon, peuple et civilisation”, que les japonais n’avaient pas copié les autres cultures, mais les avaient recrées.
Petit cours d’histoire : la musique psychédélique a été inventée à Tokyo, 15 ans après l’explosion acide dans la baie de San Francisco du Jefferson Airplane et de Blue Cheer. Les années 80 et 90 ont vu dans les clubs de Tokyo l’éclosion des groupes séminaux du psychédélisme avec Rallizes Denudes, High Rise, Kosokuya, Fushitsusha, Ghost, Acid Mother Temple, Marble Sheep, Magical Power Mako, Mainliner et… Overhang Party créé autour de Rinji Fukuoka.
Rinji Fukuoka est de ces musiciens fascinés par les instruments : violoncelliste, altiste, guitariste, frottant ou heurtant les cordes, cherchant à forcer les portes de la perception, voulant le grand voyage, toute une culture apprise dans l’écoute de disques jusqu’à l’aube : Blue Cheer, the Stooges, the Dream Syndicate, Amon Düül II, Rallizes Denudes, Velvet Underground, Henry Flynt… et combien d’autres ? De cette élégance cultivée, il a nourrit son jeu, plongé dans le son en aveugle, creusant les entrailles de cette culture du corps et du sang. Guitariste sur la corde raide de l’émotion, de la sensualité, de la mélancolie la plus poisseuse, même quand il cisaille sa guitare rejouant Detroit et San Francisco.
Rinji Fukuoka invoque Saturne et les guitarheroes chevauchant désormais les étoiles, brûlant sous ses doigts. La maison est en feu, il en tient les portes.
Il est aujourd’hui accompagné de Sachiko (l’une des bassistes du groupe mythique Kosokuya), Koji Shimura (batteur de Acid Mother Temple) et Junzo Suzuki (guitariste freak échappé d’un riff des Spacemen 3)
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