Entre poésie et barbarie, les films d’animation de Jan Svankmajer nous confrontentà la banalité de la vie quotidienne en la transformant en féerie, mais en féerieinquiétante. Et cette perception surréaliste et sarcastique du monde provoquechez le spectateur une jubilation sans égale. Quoi de plus délicieux que de voirs’animer des crânes d’animaux, des langues de boeuf et de la pâte à modeler. Lamatière est mise à rude épreuve, les corps sont démantelés, les objets quotidienssont pris à contre-emploi. Ainsi nait sous ses doigts un monde fantastique oùl’angoisse – enfantine ? – n’est jamais loin sans être effrayante, où les personnagesne sont ni bons ni méchants mais mi-anges mi-démons… Comme disait MilosForman : “Buñuel plus Disney égal Svankmajer.”