Italie 77 : coups d’oeil sur le mouvement autonome italien des années 1970. Une histoire singulière de celles et ceux qui ont mis leur vie en jeu dans la lutte, qui s’organisaient collectivement quand tout était possible… Suivie d’une discussion sur ce que ces fragments d’histoires, leurs failles, leurs passions et leurs forces peuvent faire émerger dans des stratégies de lutte aujourd’hui.
Des lectures tirées de plus de 15 ouvrages différents et entrecoupéesde photos, d’enregistrements sonores et de films permettront, chapitre aprèschapitre, d’avoir un aperçu de l’atmosphère brûlante de l’époque etd’approcher les questions qu’elle nous pose aujourd’hui.
« Le mouvement autonome italien est peut-être l’un des mouvements de lutteles plus puissants de l’histoire récente occidentale. Fort de pontsexceptionnels entre étudiants et ouvriers, « autonome » des partis et dessyndicats, massif et violent dans ses modes d’actions, il fera durer mai 68pendant dix ans. Ce sont les « hordes païennes » de jeunes immigré-e-s duSud qui paralysent les usines, revendiquant le refus du travail, remettantà l’ordre du jour les pratiques d’action directe qui avaient secoué lesmêmes industries en 1920 avant de s’endormir sous le fascisme. Ce sontdes quartiers entiers qui, face à l’inflation, refusent de payer lesloyers ou les factures. C’est une irruption tonitruante des femmes,homosexuel-le-s, jeunes et chômeurs-ses sur la scène politique. Ce sontdes analyses précises et originales de la transformation de l’économieoccidentale. C’est une explosion des radios libres qui se font « la voix dessans-voix » tout en jonglant avec l’ironie et la philosophie. C’est enfin letournant de 1977, les émeutes, les chars blindés à Bologne, unerépression féroce : un mouvement étranglé qui n’a plus d’autres issuesque la fuite, l’héroïne ou la clandestinité. Beaucoup « d’autonomes »passeront des années en prison, sans manquer d’en faire encore un lieu deluttes.