18h30 – Ouverture des portes,
19h00 – Table ronde / Présentation-discussion,
21h00 – Cantine végane,
Entrée Libre / Le port du masque est recommandé
Travail Gratuit, Frontières Floues – Perspectives féministes sur l’engagement et l’exploitation
Table ronde organisée par Idoine & JBZ et la bibli Les Pages Manquantes,
avec Maud Simonet, le collectif La Buse et les stagiaires grévistes des CUTE.
Qu’ y a-t-il de commun entre une retraitée qui coud des masques bénévolement pour les pompiers de la ville, un étudiant qui achève son troisième stage dans un théâtre pour valider ses études, une allocataire de l’aide sociale qui nettoie un parc municipal à New York (et bientôt en France), et une autrice de bande-dessinée dont les œuvres sont exposées dans de grandes gares sans contrepartie financière ?
On pourrait dire que leurs activités ont du sens – réalisées par amour, passion ou engagement civique.
Mais on pourrait aussi dire que tout·es travaillent, que tout·es produisent de la valeur, et que certain·es permettent même à des services (publics) entiers de fonctionner.
Aucun·e n’est rémunéré·e.
À qui profite la gratuité du travail ? Quelles inégalités vient-elle creuser ?
En convoquant les analyses féministes du travail domestique, en s’appuyant sur des expériences de luttes et des propositions collectives, nous interrogerons nos conceptions du travail et chercherons des pistes pour déjouer le sort.
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Maud Simonet est directrice de recherches en sociologie au CNRS. Ses travaux se concentrent sur les thèmes du travail invisible ou non-reconnu comme le bénévolat ou le volontariat, de l’engagement citoyen et de la notion de « workfare ». Elle déploie son analyse à partir des approches féministes du travail domestique, mettant en lumière le lien entre gratuité et invisibilité.
La Buse est un collectif indépendant né en 2018 composé de travailleur·euses de l’art et d’allié·es, qui interroge le milieu de l’art en tant que milieu de travail. Il questionne le système économique de l’art, les dispositifs de rémunération actuels de ses acteur·rices, leurs statuts, ainsi que les questions éthiques relatives au pouvoir et à ses abus : comportement déplacé à caractère sexuel ou moral, discrimination, conflit d’intérêts…
Les CUTE (Comités unitaires sur le travail étudiant) se sont mobilisés entre 2016 et 2019 au Québec en faveur d’un salaire étudiant. Puisant dans les analyses féministes du travail de reproduction, les militantes des CUTE montrent que les stages perpétuent une forme d’aliénation propre au monde salarié, dans des domaines majoritairement constitués de femmes, comme la santé, l’éducation, le travail social et la culture.