Argentine – Etats-Unis – Japon – France – Suisse – Espagne – Brésil / 2001 / 35mm / 102′
Dans la chaleur suffocante des marécages du nord-ouest de l’Argentine, Mecha, une cinquantenaire, passe l’été avec ses quatre enfants et un mari inexistant. Sa cousine a aussi quatre enfants, et tous vivent ensemble jusqu’à l’enlisement.
La Ciénaga frappe fort pendant 102 minutes. Expérience de cinéma brute, vision esthétique d’une région en décomposition, le film de Lucrecia Martel privilégie la sensation, et plus précisément une incontestable sensualité, à un choix narratif classique. Succession elliptique de scènes suggestives jouant sur une accumulation d’impressions, provoquant une fascination hybride exacerbée par un climat oppressant, La Ciénaga envoûte littéralement par son bizarre a priori repoussant. Mais ce lot de mutilations et de paysages en putréfaction, moites, bouffés par la chaleur, finit par tourner à la fantasmagorie – sinon au surnaturel.