De Barbara Hammer [1992, 16mm, n&b, 67’].
« Construis ton autobiographie avant qu’on ne le fasse à ta place. » Barbara Hammer
Ce film à la forme expérimentale voyage à travers une diversité de matières : récits d’expériences, films d’archive, vestiges de culture gay et lesbienne du début XIXè, images d’intimité… Il aborde les enjeux de la visibilité, de la représentation de soi, de la construction des identités, des imaginaires collectifs, des mémoires, de la fabrication de l’Histoire.
A partir d’axes croisés entre art, cinéma et représentation des genres et des identités, il s’agit d’élaborer progressivement une Histoire qui nous soit propre, pour ouvrir nos imaginaires et nos constructions au-delà des binarismes traditionnels.
« J’ai fait plus de soixante dix-sept films et vidéos depuis 1972. Tout mon travail tend à montrer, révéler, exprimer ce qui ne l’a pas été avant. J’essaie de donner une voix et des images à ceux dont on a nié l’expression personnelle […] Au fur et à mesure des années, mes films ont évolué vers une forme de montage très référencé, caractérisé par un montage / collage comme un duel entre images et sons. Je cherche à permettre à mon public de se faire son propre film, en travaillant d’une manière non linéaire, métaphorique et fragmentée. […]
C’est un acte politique de travailler et de parler en tant que lesbienne dans le monde de l’art, et de parler en tant qu’artiste d’avant-garde à un public gay et lesbien. Ma présence et ma voix disent les issues possibles à l’homophobie, mais aussi le besoin pour une communauté émergente d’explorer un nouvel imaginaire. » Barbara Hammer