Carte blanche à Karim Moussaoui

Date : mercredi 07 novembre 2012
Heure : 00h00 - 00h00
Lieu: Algérie
Cinéma | Rencontre

Invités en tant que cinéastes et documentaristes, nous sommes partis en Algérie au mois de novembre 2011. Nous allions à Alger pour réfléchir et penser un projet de film collectif avec des algériens. Au cours de nos voyages nous avons rencontré Karim Moussaoui, réalisateur et programmateur. Il a fondé au début des années 2000 Chrysalide, un ciné-club itinérant à la programmation radicale dans le contexte du cinéma algérien. Pour prolonger cette rencontre, nous l’invitons au 102 proposer et commenter une programmation de films documentaires mettant en lumière certaines réalités de l’Algérie contemporaine.

« Dans l’Algérie des années 2000, les artistes sont confrontés à la difficulté de rendre compte à chaud d’un contexte social qu’ils vivent au quotidien. Comment répondre à une urgence de filmer quand les plaies sont encore ouvertes ? Comment trouver les moyens matériels et humains pour réaliser ? Est-il opportun, dans un tel contexte de s’interroger sur l’aboutissement d’une œuvre ? Enfin, comment de jeunes réalisateurs algériens nous parlent-ils de ce qui les préoccupe aujourd’hui ? » Karim Moussaoui

– J’ai habité l’absence deux fois de Drifa Mezenner [Algérie / 2011 / 20’]
« Quand la colère m’aura quitté, je raconterais… » dit le père a sa fille, réalisatrice. Frappé par l’exil de vingt ans du fils qui est aussi un frère, une famille de Kouba, dans la banlieue d’Alger raconte. A travers les silences, la parole ne suffit pourtant pas à exprimer la douleur. Cette histoire singulière, vécue à l’ombre de la décennie noire, où le manque et la tristesse deviennent des marqueurs identitaires, nous parle d’un pays, l’Algérie.

– Haçla (La clôture) de Tariq Tegiua [Algérie / 2006 / 24’]
À travers le cri de jeunes algérois vivant dans le renoncement, Haçla (la clôture) tente de donner à voir et à entendre, dans le labyrinthe d’impasses que constitue la ville d’Alger et ses environs, une société bloquée, refermée sur elle-même, où le cadre de la parole devient le seul espace de liberté individuelle. Le film est âpre, sans espoir, si ce n’est celui de la fuite.

– Harguine Harguine de Meriem Achour-Bouaakaz [Algérie-France / 2008 / 24’]
Pourquoi veulent-ils tous partir coûte que coûte, acceptant tous les risques, malgré les dangers qu’ils savent terribles? Qu’est-ce qui les pousse à fuir leur pays? Pourquoi sont-ils toujours plus nombreux à choisir cette voie? Récit de l’échec d’une fuite sur les lieux du départ. Fateh et ses compagnons racontent l’impossible exil.

Dans le cadre des 20 ans de Cinex